Chronique du 7 décembre 2002

Alors que la morue risque de faire de plus en plus défaut, un moratoire étant annoncé « chez nos voisins », comme on dit, pour mars 2003, les analyses économiques ne manquent pas de sel, ce qui permet d’en faire tout un plat.

C’est ainsi que l’I.E.D.O.M., l’Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer, nous fait part de la conjoncture dans son bulletin de novembre 2002. « Les importations, en cumul annuel, reculent de 33,89%, et les exportations, qui témoignent de l’activité dans le secteur de la pêche, accusent un recul de 31,97% », lit-on dans la synthèse. Or, paradoxalement, « la situation de l’emploi est sensiblement meilleure que l’année passée ».

Ce qui pourrait vouloir dire que plus il y a de gens qui bossent, moins on importe et moins on exporte. De là à en déduire qu’il faudrait que plus personne ne travaille pour que l’activité redémarre, il n’y a qu’un pas.

A moins que chacun ne bosse du dos, ce qui permet de toucher le salaire de la peur au ventre sur la mer agitée des illusions perdues.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 décembre 2002