L’arrivée d’un ministre n’est-elle pas l’occasion d’agapes possibles ? Aussi ai-je voulu, ô lecteur gourmet gourmand, imaginer une séance préparative (féminin de préparatif, mais néanmoins néologique).
Repas à Saint-Pierre et Miquelon avec les denrées du jour, top, première.
Au menu ce soir, nous dirons salade de chèvre…
Psitt, psitt, m’sieur…
Quoi ?
Il n’y a pas de chèvre, pas avant février…
On fera donc sans chèvre. Allons-y pour la salade…
Psitt, psitt, m’sieur…
Quoi ?
Il n’y a pas de salade…
Nous ferons donc appel aux grosses légumes, plus nombreuses dans les bureaux que sous serre… Nous dirons ensuite bœuf carottes…
Psitt, psitt, m’sieur…
Quoi encore ?
Il n’y a pas de carottes…
On va donc faire du carottage pour en trouver. Ayons la tête chercheuse, que diable ! Nous retiendrons le bœuf…
Mais ne faut-il pas d’abord le faire ?
Cela aura au moins un effet bœuf…
Mais ne risque-t-on pas de faire un four ?
C’est du tout cuit.
Ça va faire toute une salade…
Et nous aurons le grand plaisir de goûter à la cuisine française.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 janvier 2003