Chronique du 17 janvier 2003

L’arrivée d’un ministre n’est-elle pas l’occasion d’agapes possibles ? Aussi ai-je voulu, ô lecteur gourmet gourmand, imaginer une séance préparative (féminin de préparatif, mais néanmoins néologique).

Repas à Saint-Pierre et Miquelon avec les denrées du jour, top, première.

 Au menu ce soir, nous dirons salade de chèvre…

 Psitt, psitt, m’sieur…

 Quoi ?

 Il n’y a pas de chèvre, pas avant février…

 On fera donc sans chèvre. Allons-y pour la salade…

 Psitt, psitt, m’sieur…

 Quoi ?

 Il n’y a pas de salade…

 Nous ferons donc appel aux grosses légumes, plus nombreuses dans les bureaux que sous serre… Nous dirons ensuite bœuf carottes…

 Psitt, psitt, m’sieur…

 Quoi encore ?

 Il n’y a pas de carottes…

 On va donc faire du carottage pour en trouver. Ayons la tête chercheuse, que diable ! Nous retiendrons le bœuf…

 Mais ne faut-il pas d’abord le faire ?

 Cela aura au moins un effet bœuf…

 Mais ne risque-t-on pas de faire un four ?

 C’est du tout cuit.

 Ça va faire toute une salade…

 Et nous aurons le grand plaisir de goûter à la cuisine française.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
17 janvier 2003