Chronique du 12 août 2003 (2)

Il fait chaud, c’est la faute au Gouvernement ; les gens meurent à cause de la canicule, c’est la faute au Gouvernement. Tiens, ce n’est pas la faute au Président de la République ? Le secrétaire d’Etat aux personnes âgées a jugé la polémique consternante. Il avait fait le nécessaire, a-t-il rappelé, en envoyant deux circulaires, histoire d’énumérer les principes élémentaires, comme « boire plusieurs fois par jour, consommer une alimentation suffisamment salée, supprimer les médicaments diurétiques non indispensables, isoler et rafraîchir les locaux ». Mais comment rafraîchir les locaux quand on est vieux, pauvre et malade, avec une température saharienne supérieure à celle que l’on a ordinairement sous le bras ? Pour la réponse, adresse-toi au Gouvernement.

L’ex-président du Libéria, Charles Taylor a déclaré, avant de partir : « Il est temps de laisser le passé derrière nous ». Il y a des hommes politiques qui ont le sens de la formule. Il a toutefois oublié d’évoquer les morts de la guerre civile. Il est vrai que les morts sont des vivants qui appartiennent au passé.

L’étau se resserre autour de Saddam Hussein, a-t-on lu et entendu pendant plusieurs jours. Mais personne n’est sûr de l’établi.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 août 2003