Chronique du 21 octobre 2003

J’ai beaucoup apprécié l’actualité locale de ces dernières semaines, le soufflé homardine de l’Echo des Caps du 3 octobre, les papillotes de lapin aux herbes (et non à l’herbe) de l’Echo des Caps du 10 octobre, le risotto aux légumes de l’Echo des Caps du 17 octobre, le poulet à la mexicaine… du Vent de la Liberté d’octobre 2003. Eh oui ! Ces deux publications ont un point commun. Seul l’Horizon ne fait pas sa recette ?

A quelle sauce l’Archipel sera-t-il servi de demain ? Tout dépend, me diras-tu, du chargé de cuisine. Il faut tout mettre à plat, dira-t-on certainement ; on ne peut tout de même pas tout servir sur un plateau, objectera un autre. Mais comment changer les habitudes quand il est si courant de faire tout un plat de la moindre peccadille ? N’oblige-t-on pas l’un ou l’autre à mettre les pieds dans le plat, histoire de faire retomber le soufflé quand la politique en arrive à desservir ceux qu’elle prétend servir ? N’a-t-on pas souvent l’impression – au fil des louches serrées – d’échanger sa liberté contre un plat de lentilles ? L’automne, ici comme ailleurs, ne nous a-t-il pas régulièrement incités à sortir de notre assiette ? Attention, il sera chaud, préviennent souvent les marmitons. Ne nous a-t-on pas trop souvent laissé cuire dans notre jus ?

À l’heure où la coquille promet de nourrir son homme, Saint-Pierre et Miquelon est-il aujourd’hui dans son assiette ? Ce n’est pas du tout cuit, mais chacun sait qu’on n’y arrivera pas en deux coups de cuiller à pot.

Allez, je te laisse sur ta faim, pour aujourd’hui.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 octobre 2003