Chronique du 11 mars 2004

Le Maire de Miquelon rentre de métropole… Disons-le, pour ce qu’on a compris, plutôt bredouille. Parti pour défendre sa commune, il n’aura eu que le lot commun de l’écoute attentionnée du Ministre des Dom-Tom, charmante il est vrai, si féminine, mais tellement ministre. La plus belle responsable du monde, ne peut donner que ce qu’elle a ; tu n’imagines point qu’il puisse en être autrement dans un bureau ultra-marin, voué à la portion congrue de la République française.

Défendre la seule entreprise de production, engagée dans l’aventure aquacole, telle était la priorité du Maire Denis Detcheverry. Aura-t-il fait chou blanc, maigre consolation agricole, s’il en est ? L’auditeur du 12h30 du 10 mars 2004 en aura été pour ses frais. Ecoute attentive, mais flou intégral sur les financements, merci pour notre pomme, puisque nous parlons encore une fois agriculture.

Difficile, nous dit-on, du moins le résumé-je ainsi, de profiter des fruits de la croissance quand la France a mal à ses racines économiques. Il ne resterait plus, pendant qu’on y est, qu’il faille monter à l’arbre. Tout au plus peut-on se contenter de glisser un billet doux dans la feuille de la ministre au portefeuille en peau de zibi. On vous aime, vous savez. Et moi j’aurais tellement envie de vous envoyer sur les roses, pourrait penser la belle. Mais ne faut-il pas tout dire avec des fleurs ?

Evitons toutefois les bas-fonds de l’insondable et revenons à l’aquaculture. La coquille semble donc bien vide pour un résultat à la noix… de coco. On nous moule, déplorera l’un ; nous prend-on pour des huîtres ? demandera l’autre. Les morues seront-elles obligées de faire le trottoir pour se vendre ? de s’interroger un philosophe.

Il faudra revoir les objectifs de 2004 à la baisse, de nous annoncer le Maire à propos des coquilles. Alors, commençons donc par enlever « oncle » à pétoncle ; cela nous donnera de l’air.

Mais ne désespérons pas en regardant la mer danser devant nos golfes clairs. Car elle a des « reflets d’argent, la mer ».

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
11 mars 2004