Chronique du 27 mars 2004 (2)

Bon, maintenant qu’on a acheté un nouvel avion pour desservir Miquelon – qu’il ne dessert toujours pas, rappelons-le – il faut bien s’occuper de la piste.L’Echo des Caps nous le rappelle dans sa rubrique « en deux mots » du 26 mars 2004 : « A l’initiative de la Sodépar, une importante réunion s’est tenue le 16 mars dernier à la mairie de Miquelon (…). L’objet de cette réunion : le projet de mise en conformité de l’aérodrome de Miquelon… » A ce stade, nous en sommes donc au « projet », mais il faut bien commencer par un bout ; l’avion attend. Au fait, il y a une date de péremption sur ce genre de volatile ?

Et le lecteur de découvrir, éventuellement abasourdi, la chute suivante : « L’achat et le remplacement de la radio balise d’approche N.D.B. Elle ne peut plus être entretenue de manière satisfaisante et génère un risque majeur d’interruption des procédures classiques ».

Fichtre ! Diantre ! La peau d’mes couilles ! Nom de Dieu ! Foutre ! Foutrebleu ! Câlisse ! (influence de la télé) C’est quoi « un risque majeur d’interruption des procédures classiques » ? Peut-on revenir sur terre, s’il vous plaît ? Mais non, « la radio balise d’approche N.D.B » est en rade ! Et l’ATR, il va toujours à Miquelon en remplacement du Navajo, qui lui est en révision, vu que le Cessna ne peut pas se poser sur la grande île ?

« Ça plane pour moi », comme dit la chanson. Et pour toi ? Ah ! Tu préfères le bateau ? C’est vrai qu’on nous y mène si souvent… Et puis il y a d’autres façons de s’envoyer en l’air, n’est-ce pas, sans risquer une sortie de piste ? Et puis, une nouvelle balise est prévue pour cette année, précise l’Echo.

Vite, vite, une nouvelle piste. Car à force de tout foutre en l’air, il faudra bien qu’on se pose, tout de même, s’exclamera un de mes frères miquelonnais. T’en fais pas, lui dira-t-on, la nouvelle piste est dans l’air, ce qui pourra le rassurer. D’ailleurs, une nouvelle balise est prévue pour cette année. Espérons qu’elle ne batte pas de l’aile, pourra-t-il rétorquer.

Je vois que tu balises, ô lecteur – du moins me l’imaginé-je – ; allez, je me fais une petite approche de ma NDB perso, juste à côté du clavier de Mathurin. A ta santé.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
27 mars 2004