Chronique du 16 avril 2004

Et nous voilà repartis dans une nouvelle partie de CLAFOTAKI. La faute à la Préfecture, la faute à la DASS, la faute à la DE, la faute au Maire, la faute au Conseil général, le téléspectateur étant chargé, comme à l’ordinaire, de compter les points. Fallait un plan ? Il y en a un ; fallait des sous ? Il n’y en a pas. Et l’on en arrive à la situation farfelue où la maire de Saint-Pierre risque de… lâcher sa décharge. Impossible ! s’écriera-t-on.

Respire, si tu peux, ô lecteur. Et pour reprendre ton souffle, fais une recherche sur mathurin avec les mots « incinérateur », « dump », « déchets », et autres mots qui fouettent. Tiens, je te livre une autre photo prise par un beau jour d’été 1999.

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Il faudra donc décher pour nos déchets, choisir peut-être entre un mini-Bercy et l’air pur de la cité, refaire un plan – ah ! les plans sur la comète ! -, établir des priorités ( à droite ? à gauche ?), user les tapis verts, trier notre merde sur le volet, organiser une opération « île propre », « regarde ton île », s’époumoner pendant qu’on peut et que sais-je encore, si l’on veut demain aller aux fraises sans risquer l’empoisonnement.

Quant à l’Anse à l’Allumette », il faudra songer à la débaptiser pour mieux la renommer, vu qu’allumer un feu à l’incinérateur nous pompe sérieusement l’air et que si tu regardes bien, avec tout ce que la mer rejette sur le rivage de la décharge voisine – sans oublier le regard à étrons qui refoule directement dans la mer en passant sous la route -, on pourrait lui coller le doux patronyme de « L’anse à la merde ».

En attendant des jours plus sains.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
16 avril 2004