Chronique du 3 avril 2004 (2)

Serions-nous allés aux urnes sans nous en rendre compte ? Ce qui, tu avoueras, serait une variante de ceux qui votent sans réfléchir. Et nous qui nous sentions frustrés de n’être que spectateurs lors des grandes festivités des régionales !

Vendredi 2 avril, les conseils régionaux commençaient à élire leurs nouveaux présidents, comme le relate le quotidien Libération tout en rappelant qu’ « outre les régions la gauche contrôle désormais 51 des 101 départements ou collectivités territoriales en métropole et dans l’outre-mer ». Et le quotidien de conclure : « Les résultats de la Guyane et des collectivités de Saint-Pierre et Miquelon et de Mayotte étaient attendus (on se demande par qui, ndlr) vendredi. Mais il ne devrait pas y avoir de changement, les deux premiers étant dirigés par des divers gauche, Mayotte par un divers droite », l’important – on s’en doute – étant d’être bien informés.

Il reste à souhaiter que le journaliste ne soit pas resté rivé à son téléphone, quoiqu’il ait pris la précaution d’anticiper en annonçant qu’aucun changement n’est attendu. En définitive, avec notre spécificité, on aura privé un journaliste de la douce sensation du travail accompli, bien qu’il soit plus probable qu’il s’en tamponne le coquillard comme de sa dernière coquille.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 avril 2004