Chronique du 30 décembre 2004

La séance officielle du Conseil général consacré au budget 2005 aura donc eu lieu malgré l’absence de l’opposition, Archipel Demain et Cap sur l’Avenir réunis, qui dénonçait le choix de la date et le délai trop court eu égard à l’importance du sujet abordé. Pirouette du président, habileté d’un politique aguerri ? Fallait agir au plus vite pour obtenir des fonds du FED (Fonds européen de développement), car même en agissant ainsi, les crédits ne sont pas gagnés pour 2005.

Par delà cette bataille somme toute dépourvue de surprise, tant les luttes intestines font partie de notre déglutition quotidienne, reste que le budget des Collectivités semble de plus en plus dans une impasse. Paradoxe d’une décentralisation désirée mais qui aboutit à une charge exponentielle pour des assemblées locales désemparées devant les nouveaux défis à relever. Or le nombre des foyers fiscaux reste limité ; pas question d’alourdir la charge. Parallèlement l’impôt sur les entreprises a baissé de 1,6 millions d’euros, aura précisé le président. Pourquoi ? La question n’aura pas été posée.

Quémander encore et toujours semble donc la figure imposée incontournable de nos politiques chargés d’aller patiner nos grands argentiers parisiens. Allez, on se dira qu’il serait peut-être temps de mener à bien le dossier du transbordement de l’aluminium à un moment où les cours liés à la pénurie de celui-ci semblent s’envoler. « A Londres, les contrats à trois mois se négocient autour de 1 926 dollars la tonne, au plus haut depuis neuf ans et demi. Certains parient que l’aluminium franchira la barre des 2 000 dollars en 2005 et prennent déjà position » précise Le Monde dans son édition du 30 décembre. Pourquoi pas ? Ça peut faire partie des vœux pieux pour 2005.

A l’instar d’une meilleure compréhension entre les 6500 habitants de rochers hors d’eau quand d’autres de par le monde n’ont pas toujours cette chance.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
30 décembre 2004