Chronique du 3 février 2005

Ce qu’il y a de bien avec les grands, c’est que, lorsqu’ils sont malades, l’on découvre qu’ils n’en sont pas moins hommes, même si, tel le pape Jean-Paul II, ils donnent l’illusion de bénéficier d’un ticket gratos pour le paradis artificiel.

Jean-Paul II a la grippe. Mais elle peut dégénérer, de nous prévenir Le Monde. Ouf ! On respire, à la différence du pape qui lui respire de plus en plus mal : il s’agit bien d’un homme. Et un homme, c’est aussi un organisme qui se dégrade au fil des ans quels que soient les ravalements. « Différents germes peuvent être en cause (pneumocoques, streptocoques, Haemophilus inluenzae) qui peuvent être combattus par une antibiothérapie. Les surinfections bronchiques peuvent aussi, quoique traitées, évoluer de manière chronique. Les surinfections plus étendues (broncho-alvéolites ou broncho-pneumonies), dont le pronostic est a priori plus grave, peuvent également être combattues par une antibiothérapie », nous précise Le Monde. Mais que peuvent les médicaments quand la barque est prête sur le quai de l’au-delà ? Inspirez ! Expirez ! de prier les cardinaux à bout de souffle ; il commence à me pomper l’air, de soupirer Charon, sur son bateau-pilote ; y en d’autres qui rament pour entrer au Paradis…

Mais le pape tient à sa tiare, même si elle a pu lui prendre la tête. Et les cardinaux de retenir leur souffle…

Pendant ce temps, la grippe aviaire a repris en Asie.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
2 février 2005