Chronique du 9 décembre 2005 (2)

Réflexion

Tout parcours humain n’est-il pas semé d’embûches ? Celles-ci viennent du cheminement individuel et de son interaction avec le collectif. Pour ce qui nous concerne, impossible d’analyser ce qui nous arrive en faisant abstraction de l’insularité, de notre part d’Histoire dans l’ensemble français, ce qui nous renforce d’ailleurs dans notre sentiment d’appartenance, notre besoin de respect, de fierté partagée.

Une année va bientôt s’achever. Tu vois, cher lecteur, j’anticipe déjà. Mais les continuums humains se jouent de l’horloge du temps. Avons-nous appris à faire la part des choses ? L’actualité, par sa vocation à être sans cesse alimentée en zappings perpétuels, ne nous fait-elle pas oublier trop rapidement les bons côtés de notre sort archipellien ?

Que nous ayons à exprimer des inquiétudes, à lutter pour des défis, quoi de plus naturel ? Qu’il faille s’insurger contre les excès du jacobinisme, quoi ne plus normal ? Que nous ayons sans cesse à lutter pour la sauvegarde du « respect » mutuel, voilà de quoi nous grandir si nous en sommes capables.

Alors, sourire sur nos travers, nos erreurs de jugement, nos péripéties, pourra encore être source de plaisir. La perfection n’étant pas de ce monde, n’ayons pas peur de renouer les liens avec ce qui aura nourri la tradition du mardi-gras. Entre les moments d’autodérision nourricière, retrouvons le sens des proportions, sachons raison garder.

Et n’oublions pas la beauté quand elle est sous nos yeux.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
8 décembre 2005