Chronique du 22 janvier 2006

Pour contrebalancer la morosité, quoi de plus beau que de relever un vrai défi d’une manière musicale et collective ? Miquelon aura donné l’exemple, une fois de plus, en se déplaçant à Saint-Pierre avec l’appui de l’association 101 db pour présenter la célèbre comédie musicale Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon et Richard Cocciante.

La Salle des fêtes municipale, transformée en salle de spectacle, affichait complet pour la première représentation de ce samedi 21 janvier 2005. Clin d’œil ironique involontaire un soir d’anniversaire de la mort du roi Louis XVI, éternelle confrontation entre les opprimés, les laissés pour comptes, les exclus et les nantis, combat perpétuel quelle que soit l’époque, comme en 1482 du temps des cathédrales, des misérables de Victor Hugo ou des sans-papiers des temps sarkozystes.

Le public aura clamé son admiration pour cette mobilisation de toute une communauté autour d’une production culturelle exigeante et pourtant réussie, appuyée par une bonne assise instrumentale et une mise en place technique de qualité tant sur le plan du son que sur celui des lumières, avec, cerise sur le gâteau, un décor bien pensé. La mise en scène quant à elle était bien vue, les acteurs-chanteurs-musiciens faisant preuve d’une grande aisance dès la première seconde.

Quête racinienne de l’amour impossible, misère humaine, puissance de la jalousie, saga de la vie, la troupe nous aura fait entrer dans l’univers de la poésie qui vous transcende, le temps d’un spectacle. Une belle réussite pour insuffler le désir de susciter le rêve, toujours aussi nécessaire.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 janvier 2006