Chronique du 6 octobre 2006 (2)

Messieurs les présidents de nos hautes institutions parlementaires
Mesdames et messieurs les parlementaires

Quand vous entendrez parler de l’évolution de notre statut, merci de prendre en compte que sur 4910 (é)lecteurs, seuls 1178 se sont déplacés pour exprimer leur avis et qu’un peu plus de la moitié de ces derniers ont répondu oui aux deux questions, ce qui représente peu de monde, convenez-en.

Aussi serait-il sage de bien prendre en compte les conditions d’un bon fonctionnement démocratique pour que des listes puissent un jour se constituer sans qu’il y ait de marchandages préalables, susceptibles d’écarter d’entrée de jeu ceux qui n’iraient pas obligatoirement dans le sens du poil des électeurs toujours sollicités pour la vision de l’intérêt collectif mais enclins à la défense naturelle de leurs besoins immédiats.

Certes des évolutions sont sans doute nécessaires au bout de dix-neuf ans – je remarque toutefois que la 5è République aura tenu plus longtemps – ; mais reconnaissons que l’abstention révèle au moins que les deux questions pour lesquelles nous étions sollicités ne nous ont pas branchés. Et pourquoi se borner à nous consulter sur deux points seulement ? Je vous le dis, nous sommes moins cons que nous en donnons l’air et sommes capables de réfléchir, y compris aux données « techniques ». Y a-t-il d’ailleurs technique sans philosophie sous-jacente ? Un des défis qui s’imposent à l’homme n’est-il pas de comprendre les tenants et les aboutissants de la technique et de les maîtriser ?

Aussi vous demanderai-je d’envoyer quelques émissaires qui feraient en sorte de tâter le pouls des abstentionnistes, histoire d’entendre les cœurs qui battent la chamade.

Respectueusement vôtre.

Un abstentionniste volontaire.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
6 octobre 2006