Chronique du 13 février 2007

Même notre « Vingt heures » local – à distinguer de nos vingt heures locales, pas obligatoirement télévisées – se bipolarise. N’aurons-nous pas eu droit lundi 12 février 2007 à un journal ouvert à la Une-Deux (2x2minutes) sur Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, avec pour le second l’évocation de la constitution du comité de soutien ultra-marrant incluant nos deux parlementaires. Mais ne pouvons-nous pas donner notre préférence à un Bayrou ici et là, une Buffet pour une nouvelle assiette de la France, un Bové en tôle sans langue de bois, une Voynet dans la nature ou un Besancenot à vélo ? Car si les deux chouchoutés des medias se juchent sur des estrades, la France n’a-t-elle pas l’impression de rester à ras de sol et les îliens que nous sommes figés dans les congères ?

Pourquoi consacrer en quelque sorte un temps spécifique à une pré-sélection de duettistes ?

Et si l’on changeait d’approche ?

Comment l’archipel de Saint-Pierre et Miquelon peut-il trouver sa place dans l’ensemble français alors que s’estompe, au fil des ans, le temps des morues grasses ? Comment un président de république française peut-il prendre en compte une originalité ultra-marine pétrie de givre pour l’aider à trouver de nouvelles perspectives ? Comment se sortir de la gangue des discours faciles, auto-flatteurs pour ceux qui les prononcent, sans lendemain pour ceux qui triment à l’évocation même du devenir de leurs enfants ?

Faut-il se contenter de participer à la comédie de « L’Urne des Dupes » ou se préparer à être solide dans ses bottes quel que soit le dénouement du Grand Bal des egos ? N’est-il pas temps de se lancer en quête du Graal de la fierté retrouvée ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
13 février 2007