Chronique du 29 mars 2007

Certes venir sur le plateau d’un journal télévisé pour défendre une nouvelle augmentation des taxes de l’ordre de 5% dans un contexte économique aussi tendu n’est pas chose aisée pour un édile. Karine Claireaux l’aura fait toutefois en soulignant, après avoir égrené les augmentations de la fatalité, qu’elle rejoignait les propos de l’opposition représentée par Cap sur l’Avenir quant à l’engagement insuffisant de l’Etat.

Le Maire de Saint-Pierre aura remis les données en perspective suite à l’annonce de 80 millions d’euros de travaux dont il était bon de souligner la répartition dans le temps (cinq ans), dont 40 millions pour un nouvel hôpital, projet sur une longue durée également. Pas question de « cracher dans la soupe » de reconnaître toutefois l’élue. Mais l’essentiel des gros projets portés par la Commune de Saint-Pierre ne figurera pas au futur contrat de développement : 1,2 million d’euros de travaux pour la réfection des routes sur 5 ans alors qu’il en faudrait 1,5 par an sur la même durée. Les travaux d’assainissement d’eau auront été tout simplement… épurés.

Dans l’énoncé des travaux d’urgence énoncés par l’Etat en réponse aux préoccupations du secteur du BTP, comment ne pas être frappé par l’éparpillement, certes utile, mais qui ne peut se substituer à une politique globale de développement ? Dans l’immédiat, y aura-t-il là matière à rassurer chefs d’entreprises et salariés pour inverser le cours d’une année mal enclenchée ?

Car l’Archipel de Saint-Pierre et Miquelon se trouve plus que jamais confronté à ce terrible questionnement : quel développement pour une identité retrouvée ? Hardi les gars ! Vire au guindeau ! Pour porter l’estocade à l’adversité, il faudra demain bien plus de 21 capitaines.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
29 mars 2007