Chronique du 3 mars 2007

Tu m’excuseras, ô lecteur – ou tu ne m’excuseras pas, c’est selon, car le ton péremptoire de l’intimation m’a toujours laissé perplexe tant il évacue le choix, – mais l’Atlantic Jet étant à quai, j’en ai profité pour plonger dans d’autres chroniques. Certes j’aurais pu m’appesantir sur les ronds dans l’eau de la desserte mais des tomes eussent été nécessaires.

Je ne suis pour rien, te précisé-je d’entrée, pour les chroniques dont je veux te causer. D’ailleurs, elles m’échappent souvent dans l’appréhension de leur sens profond. Il s’agit tout bonnement des « Chroniques des atomes et des galaxies » d’Hubert Reeves.

Pour prendre de la distance avec notre microcosme le résultat est garanti.

« D’où venons-nous et comment en sommes-nous venus à exister ? », s’interroge l’auteur.

Et je me suis rendu compte, ô lecteur – si tu es toujours là -, que plus tu t’éloignes des points de crispation qui pourraient t’englober dans leur masse dans le cas où tu voudrais trop t’en approcher, plus la force répulsive s’accroît et l’éloignement s’accélère si tu prends le chemin inverse.

A condition toutefois d’échapper au champ gravitationnel de la masse d’ un quotidien qui finit par nous faire oublier le chemin des étoiles.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
3 mars 2007

Hubert Reeves, Chroniques des atomes et des galaxies, Seuil, 2007
ISBN 978-2-02-081299-3