Contrat de mise… en plan pour la Collectivité ? Trou de 5 millions d’euros pour le budget de la Collectivité. Une mission est sur place. Réduction des dépenses ? Augmentation des recettes ? Les timoniers de la déshérence n’ayant jamais réussi, depuis la crise de la pêche, à mettre en œuvre un véritable plan de redéploiement économique, en-dehors des chantiers de travaux publics sans finalité clairement définie dans leur articulation, le pire, dans l’habillage de la stagnation reste à craindre.
De rencontres en rencontres autour d’un tapis vers, l’Archipel reste au tapis. Faut-il se tapir pour autant dans l’adversité ?
Contraste saisissant dans l’évocation de la venue d’une Xème mission pour analyser la situation budgétaire de la Collectivité, menacée de mise sous tutelle, et l’article élogieux quant au potentiel de développement, paru dans la revue économique canadienne, Progress, dans son édition de septembre 2007. « The French Connection », titre le magazine, louant le pont entre le Canada et l’Europe par l’entremise de Saint-Pierre et Miquelon. Possibilités de mise en œuvre de projets concrets dans un partenariat avec les entreprises canadiennes ? Transformer des moules pour exporter sur l’Europe ? Réactiver la quarantaine animale de Miquelon ? Développer le tourisme appuyé sur un « authentique » charme à la française ? Que de thèmes ressassés, sans lendemain apparent, engendrant de ce même fait le scepticisme qui affecte le tonus latent, mais qui pourtant participent de l’axe de l’espoir !
L’esprit combatif est pourtant en latence, bien qu’il puisse s’effilocher au fil des tables rondes. Les responsables politiques ont là un immense défi à relever.
Que l’on parle de nous dans une revue d’économie avec un regard tourné vers demain est certes flatteur ; mais attention aux risques d’une satisfaction contemplative égotiste.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
13 octobre 2007