Mouvements de mains vindicatifs, menaces, visages déformés par la colère, perte de self-control, n’étaient-ils pas au rendez-vous, dans la salle des délibérations du Conseil général, le 19 décembre 2007, alors que des représentants de catégories professionnelles étaient venus manifester leur mécontentement face aux mesures fiscales annoncées les visant directement ? D’un côté, des contribuables piégés, de l’autre, des… matons. Vous, à Saint-Pierre, avec vos manifestations, pointait l’un ; et les avocats virés manu militari à Paris, c’est beau pour l’image de la France ?
Quant aux dockers, ils se voyaient renvoyés à leurs ballots. Pas question de 50 euros d’augmentation par mois. Le conflit aura pris des proportions inattendues sur des bases dérisoires, pour une affaire qui aurait pu être réglée depuis un an.
Et voilà la population appelée à témoin, dans une mise en scène « à la Poutine », les yeux de la colère fixés sur la caméra. De quoi éternuer dans le mouchoir de poche du père Ubu.
Adieu le temps des concessions, donc ; il faudra apprendre à lutter. Mais n’étions-nous pas chloroformés ? Le réveil peut avoir du bon.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
20 décembre 2007