Chronique du 29 septembre 2008

Avoir la banane ou la pêche sur nos îles en ce mois de septembre 2008 est subordonné à la hantise d’être pris pour une pomme cuite. Le bateau du nouvel opérateur maritime réquisitionné par la préfecture est arrivé à Saint-Pierre. À la clef, l’application des tarifs majorés pour les produits importés de France : plus question de continuité territoriale, pour ces denrées de métropole, sur le tronçon Halifax-Saint-Pierre.

Persuadés d’avoir été compris lors de leur rencontre avec le ministre de l’Outre-Mer, notre sénateur et député auront-ils été roulés dans la farine ? Dans la foulée de l’émoi, nouvelles lettres, nouveaux débats à Paris. À quel Robin Hood se vouer pour mettre la main à la pâte contre les châteaux forts de l’incompréhension ?

Ce n’est pas un problème de transport, mais de volume d’activités, de réagir le président de la Fédération du bâtiment. Mais l’un exclut-il l’autre ? Le doigt n’aurait-il pas été pointé par ailleurs sur des tarifs jugés discriminants ? La député de l’Archipel le laissait entrevoir en soulignant que tous les importateurs ne bénéficiaient pas de facto de tarifs préférentiels : « D’autres clients n’avaient pas cette ristourne », aura-t-elle rappelé sur les ondes de RFO. Pour quelles raisons ? À question posée, réponse en suspens.

Et tout un chacun d’être ballotté entre des sensations disparates, voire contradictoires ? Anormalité de l’incompréhension du pouvoir ou problèmes de fond(s) à creuser ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
28 septembre 2008