Chronique du 21 octobre 2008

Avec la déclaration tonitruante d’un Yves Jégo inconsistant sur le développement économique de l’Archipel, envoyant paître les demandeurs d’emploi sur les friches terre-neuviennes, résumons la situation : Pour Jégo et consorts, non à l’immigration en métropole ; pour Saint-Pierre et Miquelon, vive l’émigration ! Il sera toujours temps pour cet inconséquent de s’indigner des gens qui sifflent en France hexagonale la Marseillaise. Ça fait du bien à la démagogie populiste.

Se sera-t-il rendu compte de son énormité dans le salon des VIP avant de falconer vers sa francilie? Du moins est-il raisonnable de signaler qu’Yves Jégo n’a qu’une connaissance bien partielle du contexte régional. Le moins qu’on puisse dire est que les conditions du développement de l’Archipel, faute de plateau, n’ont pas trouvé leur assiette.

Le fanfaron a mis les voiles, laissant dans son sillage beaucoup de rancoeurs, emportant, nous a-t-il dit, l’image du beau temps permanent qu’il ne manquera pas de colporter à Pantruche. Depuis, le vent s’est levé, la pluie est de la partie – mais il est des douches froides qui, elles, ont la saveur de la vie -, les conditions météorologiques se sont dégradées. Exit l’anticyclone à ministre.. Comptons cependant sur la continuité de l’Etat pour tenter de rétablir la vérité, par le témoignage de ceux qui assurent la permanence.

Yves Jégo est-il de ceux qui peuvent écouter des points de vue différents, fussent-ils de personnes dont la légitimité est au minimum aussi digne que la sienne ? Que peut-on attendre d’un visiteur hautain qui se permet de dire à des marins de partir plus tôt en pêche, expression d’un mépris évident ?

Car tout ce que le secrétaire d’Etat aurait pu aborder dans la dignité des confrontations de point de vue aura été miné par les éclats d’un ego outrecuidant.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
21 octobre 2008