Chronique du 19 novembre 2008

Avoir la chance de rencontrer des gens enthousiastes, qui retroussent les manches dans un secteur peu évident sur notre archipel, celui de l’agriculture, voilà qui insuffle de l’espoir, dans un contexte de morosité rampante. Qu’il y ait un plan prévoyant une extension de terres agricoles pour des exploitations futures, que des professionnels aient su se retrouver au sein d’un regroupement, le Groupement des Producteurs Agricoles, pour défendre une cause commune au bénéfice de tous, que les consommateurs puissent bénéficier d’une montée en volume et qualité des produits sur le marché local, voilà de quoi dynamiser les espoirs.

Certes, cela relève de la vocation, de la passion, de l’effort incessant, mais aussi de la joie de ce que le quotidien apporte dans le renouvellement des tâches, des défis relevés. S’y ajoute l’impérieuse nécessité d’apprendre encore et toujours pour faire face à l’imprévu, aux coups du sorts, à la météo. Redresser la tête, pousser à nouveau la roche de Sisyphe. À cette différence que peut-être, chaque fois, l’on gagne un peu de terrain, dans une nouvelle écriture de l’Histoire qui aura été marquée, au XIXè et au début du XXè, par l’importance de cette activité.

Il y a encore du chemin à faire. Sans doute que la production locale souffre de son succès ; les consommateurs en redemandent. L’idée d’un label porteur , récemment adopté, est un encouragement supplémentaire, un chemin essentiel pour une identification collective dans ce qui est ressenti fondamental dans la vie de la communauté.

En ce 18 novembre 2008, des professionnels de l’agriculture et une centaine d’adolescents de 14-15 ans se sont rencontrés. Semer aujourd’hui, pour récolter avec fierté demain, dans une reconnaissance commune, que l’on soit demain consommateur ou partie prenante du développement.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
18 novembre 2008