Chronique du 31 octobre 2009

C’est pas sorcier de trouver des solutions à nos problèmes, pourrais-tu dire. Sauf que s’il en était ainsi, il y a belle lurette que les masques seraient tombés. Il faut se rendre à l’évidence, tout nous semble grimé, au fil de l’actualité. Pas étonnant qu’on se sente à l’aise un jour d’Halloween, comme si, enfin, l’on était en phase avec nous-mêmes.

Bien sûr l’on joue à se faire peur. Mais que fait-on trop souvent, à coups de surenchères ? Le trouillomètre en guise de manche à balai, je te dis. Saint-Pierre a donc opté pour cette fête annuelle ; les jeunes participants sont nombreux ; la citrouille et le noir sont de sortie pour les grands frissons.

Je me souviens d’un temps où l’on s’offusquait de l’intrusion de ces us dans ce qui allait devenir, force est de le constater aujourd’hui, nos coutumes. Mais que peut-on contre les grandes mouvances qui nous emportent ? L’essentiel n’est-il pas de se réjouir du désir de fête, de rencontres, pour de fausses peurs et de vraies joies ?

La nuit tombait à peine que les rues s’emplissaient de petits êtres fantomatiques à chapeau pointu, turlututu, souvent accompagnés de leurs parents pour franchir le seuil des antres à surprises. Et les cris festifs d’emplir l’air de cette ultime soirée d’octobre. Et les rues d’être soudain… noires… de monde ! C’est pas sorcier, je te dis…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
31 octobre 2009