Vachement country, vachement sympa

Ça sentait bon la vache à Saint-Pierre, au bar Le Chauve-Souris, samedi 11 décembre 2010. Tiens, je sens que je te décontenance, ô lecteur olfactif. Encore une chronique où il fera bon boire son petit lait, me diras-tu. Que je t’explique. Au programme de la soirée, Cox & Cow, musique country, fumet Saint-Pierre et Miquelon, qui sentait bon l’étable, naturellement, vu qu’on approche des fêtes de Noël avec le petit Jésus dans sa crèche, et qu’on aura même eu droit à une chanson évocatrice de John Lennon, Happy Christmas, War is Over. (qu’on espérerait encore tellement et toujours) Et puis la vache dont je te parle, c’est plutôt du genre de celle que l’on avait pu découvrir en son temps sur la pochette d’Atom Heart Mother des Pink Floyd, nous invitant sur le chemin de l’oubli des emmerdes ; sérénité garantie d’un bovidé connu pour se fendre perpétuellement la pêche, de la poire jusqu’au fromage. C’est te dire.

Les musiciens de sortie s’étaient préparés à nous impulser du plaisir. Joël Cox, le meneur de troupiau, heureux comme ça se voyait bien, entouré de Thierry Artur au piano, à l’accordéon, au synthé, aux percus, Oswen Lafitte, à la batterie, Philippe Apestéguy à la basse, Eric Poitras, à la guitare. Bonne ambiance, variété dans le choix où l’on sentait que le groupe avait voulu chiader son approche, dans le plaisir de l’écoute mutuelle. Trois parties, avec dans les deux premières des morceaux nouvellement explorés, et une troisième où le groupe lâchait davantage la bride. Je me suis revu à l’Escale, au temps regretté des années soixante-dix ; musiciens sur la scène, ambiance enjouée, public qui sirote un verre dans la détente, atmosphère joyeuse quand les danseurs se font de plus en plus nombreux, avec, à la clef du sol – moi, j’étais dans la galerie qui dominait la piste, comme à la Salle des Fêtes des temps révolus -, quelques slows à emporter les cœurs.

Bref, ça faisait vachement du bien, comme de bien entendu, pour une soirée progressivement endiablée, de Johnny Cash, à Eric Clapton, en passant, entre autres artistes multiples, par Eddie Mitchel, Francis Cabrel, Cox & Cow dans ses propres compos (roc – le nôtre – et country indissociables), et le Creedence Clearwater Revival. Ready for the country, comme aurait pu chanter Neil Young.

De quoi faire la vache, au petit matin du lendemain, je te le dis.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
12 décembre 2010

Rappel du CD : COX and Cow, Quelqu’un quelque part, CD 2008

Site web : http://www.myspace.com/coxandcow