Chronique du 14 juillet 2011

Ambiance retour à l’aéroport Pointe Blanche mardi soir. L’Archipel fait le plein de ses jeunes dispersés. L’on se retrouvera donc heureux chez soi. Pour se retrouver ensemble, au sens plus collectif du terme, comme le permet le 14 juillet, ce sera plus difficile. Malgré tous les efforts déployés par la municipalité pour préparer les festivités – aménagement de la place du Général de Gaulle, décoration… -, le temps, comme souvent, ne sera pas de la partie. Juillet ressemble en cela à mai et juin. L’ensoleillement est réduit, le ciel bas et lourd d’un poète déprimé aura pesé toute la matinée comme un couvercle de lessiveuse.

Décision aura donc été prise de reporter les rassemblements populaires le dimanche 17 tant à Miquelon qu’à Saint-Pierre, à l’instar des différés du temps de l’ORTF, voire des nouvelles qui arrivaient par la dernière goélette rentrée en rade. Bonne idée en tout cas que de penser à l’importance pour nous tous de nous retrouver dans la détente partagée. La Bastille du sort subi sera enfin prise, palsambleu ! Ah ! Ça ira, ça ira, je te dis.

Si le temps s’est quelque peu apaisé dans l’après-midi du 13, le brouillard pourléchant les côtes en délaissant quelque peu le centre-ville, le réveil du 14 se sera fait dans la mouise annoncée, comme depuis trois mois et le salut aux couleurs au son engrisaillé de la trompette mouillée (ou de la trempette bouchée, comme tu préfères). En guise de touche de gris supplémentaire, la distribution TNT sera tombée en rade, isolant tout un chacun dans la nasse à poisse.

De quoi m’inciter à me secouer Behind the wall of sleep avec le Black Sabbath de mes années d’étudiant, cahouanne Dios.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
14 juillet 2011