Chronique du 23 avril 2012

Alors que ce dimanche 22 avril 2012 était labellisé « Journée de la Terre » – je l’ai su d’ailleurs par Georges Langford, des Îles de la Madeleine -, le score particulièrement faible de la candidate écologiste au premier tour des élections présidentielles montre qu’il y a du chemin à parcourir pour que les problèmes fondamentaux pour l’avenir même de l’aventure humaine soient pris à leur juste mesure.

Je passe sur le fait que ces journées ainsi étiquetées m’ont toujours intrigué. Elles passent souvent inaperçues, en-dehors de dépêches rapides, d’un remplissage de journal télévisé ou de l’enthousiasme des convaincus. Quant aux écologistes français – leur candidate n’aura obtenu que 2,3% des suffrages -, il leur appartient de réfléchir à un mode opératoire qui sur le plan politique semble être depuis un bail dans une impasse.

Il n’en reste pas moins que notre rapport à la Terre, dont nous ne sommes qu’un petit élément dans l’interaction des écosystèmes, nous impose d’y réfléchir, si l’on veut être acteur correcteur. Les atteintes à la biosphère fragilisent l’existence même du genre humain ; cette problématique dépasse largement le champ étroit de l’espace français. N’oublions pas que le trouillomètre commençait à frémir sur nos îles au lendemain de l’explosion de la centrale nucléaire de… Fukushima. Mesurons-nous l’impact des déforestations massives pratiquées loin de chez nous ? La prise de conscience des urgences ne s’opère pas au même rythme que l’amplification de celles-ci. Réalisons que dans notre microcosme insulaire, à Saint-Pierre et Miquelon, nous n’avons même pas été capables, malgré tous les palabres, de mettre en place le tri des déchets. Demain nous sonnera les cloches, quelles que soient nos chapelles politiques.

N’entendons-nous pas demain passer tel le Destin de la chanson de Marc Robine ?

À moins que ce soit notre propre engagement qui vaudrait tous les Politiques…

Henri Lafitte, Chroniques insulaires
22 avril 2012

Georges Langford, aux Îles de la Madeleine