Bousculant les plans sur la comète, ce début d’année à Saint-Pierre et Miquelon aura été sous le signe de l’enclavement. De la Poste tout d’abord et des tonnes de courriers qui seront restées bloquées au Canada. La faute à qui ? A pas de chance, forcément, comme sous le coup de la fatalité. Ah ! Mermoz ! Que ta mémoire plane sur nos amertumes et nos rêveries ! Avec le terre à terre de tout ce qui plafonne, nos illusions s’oblitèrent, forcément.
L’avion quant à lui battait des ailes, une panne de l’ATR ayant entraîné l’annulation de quelques vols en ce début janvier 2017. Mais relevons toutefois la régularité ordinaire de ce service qui demande une technicité sans faille. Cette interruption momentanée permet de mesurer en l’occurrence la fragilité de notre ouverture à l’extérieur ; il suffit de si peu pour nous rappeler notre insularité.
Pas de produits frais cette semaine sur les étals car le bateau assurant la liaison avec Halifax faisait relâche ; les commerces auront fonctionné au rythme des inventaires et des fermetures momentanées.
Ces aléas étant contrebalancés par les vœux pieux de la tradition, naturellement.
Tout cela pour te faire lorgner la cure de jouvence d’un site dont la première chronique remonte à 1999, du temps où l’on rêvait à l’an 2000.
2017 valait bien un rajeunissement de la boîte à chroniques, histoire de laisser libre cours aux rêves les plus fous, « comme une onde qui bout dans une urne trop pleine », comme disait Victor Hugo.
Henri Lafitte, Chroniques insulaires
7 janvier 2017
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