Chronique du 9 janvier 2017

Une question au moins peut fleurir sur les lèvres à Saint-Pierre sans connotation sujette à caution en ce début d’année 2017 : de quelle cale es-tu ? Car en ce qui concerne les cales, ô lecteur à la sagacité sans faille, on est OK, tu l’admettras. Tous les pontes , on l’a vu encore sur les ondes de notre télé locale dans le JT du 9 janvier, sont sur le pont : où les ferries accosteront-ils ? Au quai de la nouvelle gare maritime, verrue en loques amochant s’il en était besoin le paysage de la Poste ? Au quai de l’usine Interpêche en rade ? Pour trouver la solution alors que deux ferries sont annoncés pour l’automne, faudrait être calé. Mais ça va va chauffer sous les burnous, je te le dis ; ça va se réunir, se gratter la calebasse, pour se caler en quelque sorte, surtout qu’on s’est tapé depuis un certain temps quelques cales pour peau de balle.

Le péquin ordinaire, pendant ce temps, se consolera sans doute en se la lestant, la cale bien évidemment, avec en prime une bosse de rire. Ras-la-cale, s’exclameront des plus grincheux ; à condition qu’il y en ait une, asséneront d’autres.

Il arrivera bien un moment où il faudra se la caler, pourra-t-on se dire autour du tapis vert.

Un quai en calbute, c’est tristounet, non ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

9 janvier 2017