Chronique du 14 décembre 2017

Vous avez dit PPRL ? Quatre lettres pour un tournant majuscule dans notre vie archipellienne collective ! Une réunion d’information était organisée au Centre culturel de Saint-Pierre, après celle de la veille à Miquelon le mercredi 13 décembre à 2017, par les services de l’Etat, Préfecture et DTAM pour la présentation du Plan de prévention des risques littoraux.

Sors ton périscope, ô lecteur, et regarde l’horizon en tenant compte de ce qu’il advient à la… planète. Ne sommes-nous pas entrés dans une ère où l’élévation du niveau global de la mer est reconnue unanimement ? En ce qui nous concerne, dans notre zone – car les configurations varient en fonction des secteurs géographiques -, 30 cm d’élévation sont attendus d’ici à 2050, en fonction des données actuellement validées par la communauté scientifique, 70 cm d’ici 2100. Nous sommes donc face à des défis en interaction avec notre vie d’aujourd’hui.

Le public était malheureusement trop clairsemé pour une réunion riche d’information, où les présents auront pu obtenir des précisions à même de prendre la mesure des évolutions qui s’imposent. Les questions posées étaient pertinentes et les réponses précises.

La tempête Xynthia de 2010 aura accéléré la prise de conscience nationale. En 2015 l’étude démarrait quant aux risques littoraux à prendre en considération. Trois ans après, Saint-Pierre et Miquelon est en phase finale pour une mise en route du Plan à partir de mars 2018. Objectif premier : sécuriser l’habitat, l’habitant, tenir compte de l’existant et s’adapter au futur en intégrant les données dûment vérifiées. Une consultation est en cours auprès des Collectivités ; la population aura la possibilité de prendre connaissance du dossier par internet, émettre des remarques entre le 15 janvier et le 15 février 2018. Au sortir, je me suis posé la question du refoulement des eaux au coin des rues dans certains quartiers lors des futures marées dans les décennies à venir, par-delà les questions liées au seul PPRL touchant l’habitat proprement dit.

Après signature du PPRL, de nouvelles règles s’appliqueront. La réunion permettait de bien percevoir l’articulation entre les aléas climatiques, les enjeux auprès de l’habitat et la détermination du risque dans une appréciation mesurée.

Différentes zones auront été délimitées en fonction de la gradation des risques encourus. De nouvelles règles s’appliqueront pour les projets de nouvelles constructions et des adaptations seront impulsées pour l’habitat existant dans les zones dites rouges à risque plus criant.

Une question était posée quant à la localisation de la cellule de crise. Une pointe d’humour était bienvenue. Gare à la vague, aurais-je pu chanter. A quand la rumba du tuba dans nos prochaines célébrations festives ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

13 décembre 2017

 

Accès aux documents : http://www.saint-pierre-et-miquelon.developpement-durable.gouv.fr/presentation-du-projet-de-pprl-a412.html