Chronique du 31 décembre 2018

La perte des valeurs dans ce bout d’Europe que représente la France en ce XXIè siècle est révélatrice d’une société mondialisée bouffée par le mercantilisme. Tout se juge, se jauge à l’aune du profit réalisé ou pas. Les gouvernements eux-mêmes ne se mobilisent plus au service de leur peuple mais pour le retour sur investissement dans des trajectoires de carrières à haute valeur ajoutée tout en évitant de remettre en cause la financiarisation à outrance et les paradis fiscaux.

Le mercantilisme à tout va où l’actionnariat a pris le pas sur des structures aux responsabilités internes identifiables, a des répercussions sur l’ordinaire de la vie quotidienne au sein de l’entreprise, publique ou privée et a fortiori sur l’ensemble de la société. La précarité et la déshumanisation des rapports s’en trouvent considérablement accentuées.

D’où la difficulté pour les langages rectificateurs de se faire entendre, tant cette imprégnation est pernicieuse. Il est pourtant vital de s’élever contre la banalisation de l’insupportable. Le mouvement des Gilets Jaunes a pris la certitude des arrogants à contre-pied. Le combat démocratique a retrouvé un nouveau souffle.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

31 décembre 2018