Nous vivons tous au paradis…

Mazette ! Me voilà décontenancé par un écrit du sénateur de Saint-Pierre et Miquelon en ce mois de janvier 2019. Dans un article disponible sur son site je relève : « Un média public doit s’affranchir  de la tentation de ne pas déplaire au pouvoir en place, sinon il se décridibilise. » Eh bé !

Imaginons donc un instant des journalistes voulant mettre le doigt sur des sujets qui relèvent sur l’archipel des milieux connus pour être à haute autorisation préalable, en soulignant des points délicats…

  • Mais non, me dit mon ange, tu te trompes, ils ont déjà accès à tout dès qu’ils veulent faire une enquête…
  • Comment donc ? Sans passer par les fourches caudines de ceux qui sont aux manettes ? Et dire que monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Nous aurions donc eu droit à une liberté de tout savoir sans qu’on s’en rendît compte ?

Imaginons donc des journalistes mettant le doigt localement sur des sujets sensibles, comme cela a pu arriver. Pas de réactions de la part des hautes sphères, pas de lettre sermonneuse, pas de pression auprès de la direction de l’info, le Nirvana de la presse libre en quelque sorte. Fichtre ! Cash investigation sans contraintes, sans rétorsion directe ou indirecte ? Et la chanson de Guy Béart, au rancart ? « Le premier qui dit la vérité… »

Nous vivons tous au Paradis, n’est-ce pas ?

Qu’on soit béni qu’on soit maudit, ça se voit… (texte libre inspiré d’une chanson de Polnareff)

Et pas question d’avoir peur de déplaire, merde alors.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

8 janvier 2019