Minvielle, à couper le souffle

Il est des résonances inattendues. Ayant découvert le chanteur martiniquais Tony Chasseur, venu depuis à Saint-Pierre, me voici, le 19 octobre 2019, à Saint-Palais, au Pays basque, dans une salle magnifique à l’espace Chemins Bideak – ancien couvent des Franciscains reconverti avec bonheur par la municipalité – pour écouter André Minvielle. Comme Tony Chasseur il aura été influencé à ses débuts par Al Jarreau. Puis il aura rejoint la compagnie Lubat pendant dix-sept ans, élaboré sa propre démarche musicale, collaboré avec de nombreux artistes.

Cette année 2019, j’aurai été saisi par l’intensité d’un concert en particulier, celui de Vincent Segal et Piers Faccini, lors du festival Transboréales.

J’aurai assisté ce 19 octobre à un one-man show tout aussi exceptionnel à Saint-Palais, un géant au carrefour des belles surprises. Seul sur scène dans un cadre magique, acoustique comme on le souhaite. Un registre vocal qu’il est impossible d’imaginer, un maître des « vocalchimie » ! Le mot intrigue ? On sort transporté dans une autre dimension après une telle rencontre. Et quelle simplicité ! Humilité, artisan du verbe, du scat, du rythme, de trouvailles scéniques à couper le souffle. Du Boléro de Ravel revisité en intro à une valse tout autant retriturée pour le salut final, quelle prouesse, assortie d’un humour, d’une drôlerie aussi qui te fait déployer les zygomatiques. Et des thèmes, des textes, dans un grand échange avec le public, qui prennent la vie à bras le corps. Un grand bonheur !

« Car le genre humain lui entre dans les bronches, avec un boucan d’enfer, à en faire sauter le coeur », ai-je lu en 4è de couverture du livret d’un de ses albums. » Une « pulsation Minvielle du monde vivant. » Assurément.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

20 octobre 2019

Site de l’artiste : https://www.andreminvielle.com/