Pour sortir d’un étouffement

Une nuit sera tombée une fois de plus sur un archipel au coeur de l’hiver à l’issue d’une nouvelle mobilisation à la Salle des Fêtes de Saint-Pierre, mercredi 5 février 2020 à 18h00, contre le projet du Conseil territorial concernant le schéma territorial d’aménagement et d’urbanisme, dit STAU.

La vie pourrait se dérouler normalement, chacun vaquant à ses obligations et à sa vie insulaire. Il aura suffi d’un Schéma mal concocté portant atteinte d’une manière aberrante aux propriétaires de Miquelon, Saint-Pierre, Langlade pour que, par alertes interposées, une prise de conscience prenne corps : on prend de plein fouet dans la tronche des orientations aberrantes portées, non par des hurluberlus venus d’une autre planète, mais par des gens du cru, élus provisoires d’une vie démocratique par délégation ordinaire et qui plongent l’archipel aujourd’hui dans un désarroi prégnant.

La rencontre avec le Président du Conseil territorial le mardi 4 février aura permis de mesurer à quel point le projet du STAU avait été vu de façon insuffisamment approfondie avec toutes les répercussions qui se révèlent subitement. Les inquiétudes restent fortes car tout est pour l’instant lié à quelques formulations vagues de révision du projet. Or la mobilisation se fait contre le projet lui-même tel qu’il a été élaboré et les droits exorbitants d’une assemblée concernant le droit de préemption étendu à tout l’archipel dont on mesure – avec retard certes – les répercussions possibles sur la durée. Ce qui pouvait apparaître comme exceptionnel – d’où l’absence de réaction alors – prend tout son éclairage avec les plans présentés dans le schéma kafkaïen.

Il résulte de cette situation un ressenti insupportable alors que plusieurs sujets récemment – dont les conséquences envisagées du réchauffement climatique – véhiculent son lot de préoccupations, voire d’angoisse.

Des réponses urgentes sont attendues pour plusieurs impératifs et devraient réorienter l’action publique plutôt que d’aller chercher des poux dans la tête des particuliers qui ont une propriété sur l’une ou l’autre île.

Continuerons-nous d’observer le fléchissement progressif d’une population dispersée qui n’aurait plus – exil oblige – qu’à ressasser ses amertumes ?

Une nouvelle mobilisation est prévue samedi 8 février 2020 à 14h00 devant le Conseil territorial pour demander des engagements écrits pour sortir de cet étouffement.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

6 février 2020