Il est étrange de constater que l’on assiste depuis le début de l’année 2020 à un basculement inquiétant d’une société planétaire. De nombreux pays échappaient à la notion même de démocratie. Mais on pouvait savourer le fait d’être ancré dans l’une des survivantes, du moins en entretenir l’illusion.
Puis survient une épidémie que des Nostradamus avaient déjà simulée.
Et tout bascule. 1984 de George Orwell qui nous dépeignait sous forme romancée une société stalinienne étouffante trouve sa réitération dans une mise en forme où les tenants du néo-libéralisme révèlent leur autoritarisme pinochettier. Pour rappel, n’est-ce pas au Chili que les tenants de cette école, dite de Chicago, ont lâché d’abord la bride ?
Souviens-toi, ô lecteur, de Reagan, l’acteur de série B devenu président et de miss Maggie.
Comment ne pas être frappé aujourd’hui par cette situation apparemment contradictoire du néo-libéralisme qui dévoile sans le vouloir son échec : la financiarisation planétaire à outrance, la destruction de l’industrie, les délocalisations, la casse des services publics, dont celui de santé, ont mis les pays qui se targuaient d’être avancés dans un état effrayant de dépendance et d’extrême fragilité. Le beau linge qui nous mène nous a mis en liquette.
Pourtant rien n’est corrigé, l’arrogance du Grand Enarque rebondit sans entrave, et les ressorts fondamentaux de cette école de pensée dont il est imprégné sont toujours en œuvre. Les caporaux de service, complètement inféodés du fait de leur propension à l’allégeance, font le jeu des multinationales qui régissent le monde.
Big Brother, Big Pharma… Quelle étrange résonance dans un monde où la privation de liberté est la clef de voûte de ce qui pèsera bas et lourd sur nos vies, comme un couvercle.
A moins d’un sursaut salvateur qui ne peut venir que d’un grondement tellurique insoupçonné.
Henri LAFITTE, Chroniques insulaires
23 avril 2021
Lien : https://youtu.be/GN5B27zT29Y