Akira Mizubayashi, Âme brisée

Un quatuor sino-japonais se retrouve pour répéter l’ouverture d’une sonate de Schubert, alors que le Japon et la Chine sont entrés en guerre. Nous sommes en 1938. 

Ainsi commence le roman Âme brisée de l’écrivain japonais Akira Mizubayashi. D’entrée le roman est envoûtant, subtil, poignant, musical, d’une actualité en profonde résonance.

Il m’arrive souvent de déplorer les méfaits de l’interconnection généralisée, grande perturbatrice de nos repères. Pourtant grâce à la musique en ligne, j’aurai pu marquer une pause et écouter l’ouverture de Rosamunde de Schubert évoquée dans le roman. Un délice dans le temps suspendu de l’écoute.

Une intrigue qui se déploie, forte, déroutante, musique omniprésente. L’auteur exprime une tendre sensibilité avec des mots justes, nuancés, évocateurs, poétiques, sans perdre le tempo de son récit.

Un épisode terrible, un violon brisé, un enfant rescapé qui deviendra luthier… Un roman envoûtant est enclenché. Paradoxalement, du fait de son titre, il fait du bien… à l’âme.

Chroniques insulaires

22 janvier 2024

Akira Mizubayashi, Âme brisée – Folio – ISBN : 978-2-07-292121-6