Philippe Claudel, L’Archipel du Chien

Il est des romans qui attendent tranquillement sur l’étagère. Soudain tu te souviens que le titre à lui seul a attiré ton attention au détour d’une vitrine de libraire.

J’ai enfin ouvert L’Archipel du Chien de Philippe Claudel, paru en 2016. Une île, trois corps sur une plage, trois noyés, des migrants… L’intrigue est enclenchée, le style est alerte, perlé d’humour malgré la gravité du sujet. Mots précis, images condensées et percutantes participent de l’enchantement. 

Cinq ans d’attente mais l’occasion de mesurer son actualité alors que se sont amplifiés les refus, les peurs de l’autre par les concierges d’un pseudo-paradis, dans l’illusion des murs.

Un roman ne participe-t-il pas du cheminement de nos consciences ? Philippe Claudel sait nous accrocher. Ses personnages nous parlent. On se croirait présent sur son île de conte, dans ce vase clos où tout s’entrechoque, en somme.

L’intrigue aux accents de polar nous entraîne dans un flux d’observations qui nous tiennent en haleine. Qui peut prétendre être toujours blanc comme neige au gré des imprévus ? Uppercut à l’indifférence ?

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

30 janvier 2024

Philippe Claudel, L’Archipel du Chien, Stock – 2018 – ISBN : 978-2-234-08595-4