Marie Sizun, 10, villa Gagliardini

10, villa Gagliardini. Un tout petit appartement Paris XXè, un couple qui se sépare, une enfant qui, de ce repaire repère auprès de sa mère, devra se prendre en main. Le récit, tout en finesse, est enclenché, grâce à la romancière Marie Sizun dont j’aurai pu apprécier les écrits, La Maison de Bretagne, Les petits personnages, chez l’éditeur Arléa.

Une grande sensibilité donc et des observations qui explorent et dévoilent l’intime d’un cheminement. Il est des ancrages, des points de départ indélébiles. Sans doute en prenons-nous toute la mesure quand le grand sablier a fait son oeuvre. L’écriture est limpide en une succession de courts chapitres et une belle justesse de ton. Ici pas de rythme débridé de péripétie en péripétie, mais la vie d’une enfant un jour adolescente et son regard sur la vie, dans le contraste entre la modestie de son appartenance et le monde qu’elle découvre.

Ce cheminement de l’enfance nous empoigne peu à peu. Sans doute peut-il inciter aisément notre propre imaginaire à se déployer. Comment ne pas être sensible à la détermination de cette jeune pour relever les défis du quotidien ? La romancière a su tisser sur le papier le fil de fines nuances. L’appartement est devenu « tremplin » vers une nouvelle vie. (p.214) Un jour il faut fermer la porte.

Henri Lafitte, Chroniques insulaires

2 mars 2024

Marie Sizun, 10, villa Gagliardini – Arléa – 2024 – ISBN : 9782363083579

Liens :

Marie Sizun, La Maison de Bretagne – http://www.mathurin.com/2022/09/marie-sizun-la-maison-de-bretagne/

Marie Sizun, Les petits personnages – http://www.mathurin.com/2022/06/marie-sizun-les-petits-personnages/